lundi 26 avril 2010

toujours temps de poser une ou deux questions...


Tout l’esprit que les hommes consacrent
à combattre les maux leur manque pour inventer la joie.
Nietzche

Oh Nietzchou, Nietzchounet,
Puis-je embrasser tes deux joues et ton grand front plein de mots ? Ton regard en perdrait-il un instant son farouche éclat ? Cette moustache toujours arborée témoigne-t-elle de l’énergie que tu dépensas à combattre tes propres maux, ou de l’exubérance non maîtrisée d’une joie secrète qui pousse, qui pousse… ?

samedi 24 avril 2010

écriture sur paper doll

Hmm... quelle tenue vais-je bien porter aujourd'hui ? La robe bleue me tente assez : Larry me dit que je ressemble à une dame habillée comme ça. Larry habite quelques pages plus loin ; c'est mercredi on doit se voir aujourd'hui. La petite Adèle nous permet de nous embrasser, mais quelques fois ça l'énerve. La dernière fois, elle a arraché la tête de Larry, il est parti en urgence à l'hôpital et il est revenu avec du scotch autour du cou. Pauve Larry, lui qui le préfère dans un verre avec des glaçons !

mercredi 21 avril 2010

Anton Tchékhov
L'histoire se passe en décembre, quelque part au nord de la Russie : sur le rivage plongé dans les ténèbres, une jeune femme attend son mari parti en mer. S'il ne rentre pas ce soir, il risque d'être englouti par la banquise en débâcle. Or, voici que le mari surgit côté terre : il était en réalité au bistrot. Ému de voir sa femme l'attendre dans le froid, il va pour l'enlacer mais celle-ci lance un hurlement de colère et de dépit. Le mari comprend que sa femme est horriblement déçue de ne pas être veuve et, de désespoir, il se jette en barque avec un simplet compagnon au milieu des flots givrés. Ce que voyant, la jeune femme crie un déchirant "Reviens !" Le mari en est bouleversé et veut revenir mais le simple d'esprit continue de souquer ferme, jusqu'à ce qu'un morceau de glace les engloutisse. La femme est brisée de douleur car, en cette nuit de Noël, se termine cette nouvelle d'Anton Tchékhov, "elle avait été saisie d'amour pour son mari".

samedi 17 avril 2010

jours gris et tapis rouge

J'étais un peu perdue ce matin quand le hasard porta mes pas dans un bric à brac : des pas simples, sur un chemin de petits cailloux ; personne n'avait songé pour m'orienter à dérouler le moindre tapis sous les frondaisons. Je déambulais donc au petit bonheur la chance dans ce musée à ciel ouvert du rebut du quotidien, salon du pêle-mêle, proposant sa sélection de lassitudes, lorsque Marabout Flash émergea d'un tas de livres emmêlés au fond d'un carton épuisé. Je partage ici avec vous mes ami(e)s l'annonce d'un chemin tout droit tracé vers le bonheur.

mercredi 14 avril 2010

ne pas toujours écouter les fleurs

Le problème quand on a une si jolie robe c'est que les fleurs se jettent sur vous et ne vous lâchent plus que vous ne vous soyiez noyée dans la rivière pour étancher leur soif . Ma petite Ophélie, n'aviez-vous pas ce matin dans votre garde robe plutôt quelque vieux tablier de grosse toile à faire fuir le liseron et l'agapanthe ? Les temps changent petite Phélie, réfléchissez encore : au sondage To be or not to be, la plupart ont dit que la vie l'emporte. And you know what a difference a day made ?

lundi 12 avril 2010

brouhaha au fond de la mer



Remerciement très vif au staff des traducteurs simultanés talentueux qui ont su rendre compte si justement de ces conversations maritimes. On constate qu’un groupe de poissons est capable du même genre de brouhaha qu’un groupe humain. Brouhaha est un mot que j’affectionne, et je n’avais jamais pensé jusqu’alors à chercher son étymologie. Elle est chouette : « L’étymologie la plus plausible est que ce mot vient du mot hébreu Barouh aba(a) qui est la salutation que l’on fait quand quelqu’un arrive à la synagogue. Il signifie soit le bienvenu, ou soit la bienvenue. Sans doute des non-juifs français invités à la synagogue ont-il entendu cette salutation et comme tous les juifs le répétaient à leur passage, cela faisait beaucoup de bruit. »

dimanche 11 avril 2010

audacieux Léon lisant, écrivant :

"C'est aux hommes qu'il faut que je m'adresse ici. Les femmes, et surtout celles qui ne se sont pas mariées toutes jeunes, m'auront compris ou devancé dès ma première parole. Mais les hommes, pour la plupart, portent peu d'intérêt, peu d'attention à la vie des jeunes filles. Ils éprouvent à leur égard une sorte de crainte qui va parfois jusqu'à l'éloignement, et que n'accompagne nulle sympathie. Ils savent confusément qu'un de ces êtres saugrenus est exposé à devenir leur femme..." Léon Blum, dans son livre Du mariage publié en 1907, préconisait que les jeunes femmes aient droit elles aussi à une vie amoureuse avant le mariage. Merci Léon. Léon aurait sûrement aimé se promener dans le ciel au-dessus de la rue.

jeudi 8 avril 2010

Satori n'est pas le nom du personnage

"Que les gens comprennent vraiment ce que leur langue débite ! Et que les yeux brillent quand on comprend, qu'il y ait des réactions révélant la présence d'une âme dans tout cet embrouillamini de langues et de dents, de bouches, de cités de pierre, de pluie, de chaleur et de froid, tout ce fouillis de bois, depuis le grognement des hommes de Néanderthal jusqu'aux gémissements des savants intelligents..." Jack Kerouack : Satori à Paris.

mercredi 7 avril 2010

un message naval du 11 octobre 1944

Dans le cahier de Bizerte, dont il est déjà question dans le billet précédent, se trouvent des papiers libres, parmi lesquels celui-ci, dont j'aime particulièrement la fin : "Épidémie de peste depuis début août. On a piqué tout le monde. L'épidémie continue chez les rats". Elle donne du relief à ce qui précède : il est beaucoup question de flirt du côté de l'arsenal. Avec tant d'officiers sur le destroyer Le Malin, et tant de "nouveaux jeunes docteurs", comment faire autrement ? Le plus sympa de tous ces gars n'a qu'un bras.

dimanche 4 avril 2010

mystérieux cahier de Bizerte, 1943-1944

Trouvé dans une brocante du côté d'Angoulême, un cahier à la couverture rouge passé, avec Bizerte écrit dessus. La première page indique qu'il s'agit du cahier III. Il contient le journal personnel d'une jeune femme, rédigé d'une jolie écriture entre le 30 juin 1943 et le 16 août 1944 du côté de Ferryville, une ville de Tunisie aujourd'hui nommée Menzel-Bourguiba. Outre les éléments de la vie quotidienne, des états d'âme et de coeur, il comprend quelques dessins, des poèmes, et des messages codés. Une petite grille en métal doit pouvoir permettre de déchiffrer ces derniers, mais n'est pas agent secret qui veut. J'ai envie de me lancer à la recherche de cette mystérieuse mademoiselle Seiller...