lundi 30 mai 2011

entre nous


"Nous n'existons qu'à travers la série de nos apparitions ; nous ne sommes que la résultante d'une série de masques, et le produit du masque suprême qui est le discours que nous formulons"

dimanche 29 mai 2011

la parole à...

Esther, si bémol dans la trompette de Chet Baker, entre 1946 et 1988 : "Mes parents voulaient que je fasse carrière dans l'armée. C'est là que j'ai rencontré Chet, en service à Berlin. Coup de foudre. Bon sang, c'était quelque chose de passer et repasser dans sa trompette... Je suis partie avec lui, sans hésiter. On a fait des sacrées virées, parfois limites. Je suis restée dans sa trompette jusqu'à sa mort. Je vis maintenant à l'église Saint-Nicolas d'Amsterdam. Je ne sors plus que les soirs de concert, avec un petit trompettiste tranquille. Si un jour vous avez le temps, passez m'écouter."

vendredi 27 mai 2011

un flash d'information

Nous apprenons de source sûre que la forme de notre univers serait chiffonnée. Rappelons à cette occasion qu'il n'est qu'une goutte dans l'écume du vide. Enfin, peut-être sommes-nous au fond d'un trou noir, autour duquel gravitent des crêpes stellaires flambées.
Je vous remercie de votre attention, et très bonne soirée sur notre antenne. [notes prises lors de la rencontre avec l'astrophysicien Jean-Pierre Luminet à la librairie du Rivage à Royan.].

mardi 24 mai 2011

la parole à ...

Amsyar, latte de parquet flottant partie de Malaisie le 12 février 2011, fraichement posée dans un studio rénové à Levallois-Perret : "À vrai dire, on m'avait montré des photos de Versailles, j'ai cru qu'en Europe c'était partout comme ça. Et me voilà dans une pièce de 12 m2. Heureusement que de temps en temps le petit garçon pose son oreille sur ma joue. Il dit qu'il écoute si le train arrive. Je me demande ce que font père et mère en ce moment, à Kampung. J'aimerais bien qu'il arrive ce train..."

dimanche 22 mai 2011

ambiance actuelle de mon travail d'écriture

c'est plus calme que la semaine dernière... patience, patience....
toujours chanceuse, j'ai même de l'aide ! et un mari épatant.

l'oreille pour cueillir

Un seul bruit
au clair de lune
la chute des camélias blancs.

Takakuwa Ranko
cité par John Lane
Les pouvoirs du silence
[Belfond, 2008]

source image

jeudi 19 mai 2011

mes fautes vues du ciel

Il faut que je vous avoue que c'est Kaspar qui veille à la bonne tenue orthographique de ce blog. Kaspar... un nouveau logiciel ? Non point, mais un être humain, qui habite très loin , à Coucouville les nuées, et qu'une de mes variations de la pesanteur m'a fait rencontrer. Ce bienveillant Kaspar, depuis ses nuages, repère mes fautes et mes étourderies (quand je suis dans la lune), et m'envoie illico presto un message personnel pour pointer l'erreur, avec beaucoup de doigté. À l'heure où tout se technologise, se déshumanise, est-ce que je n'ai pas une chance hallucinante, avec deux "l" ?

mercredi 18 mai 2011

silence, on tourne

Les humains sont épatants. Je ne me moque pas, au contraire, je le dis avec beaucoup de tendresse. Ils font tout le temps des trucs insensés, dans tous les coins de la planète et à chaque instant. Le soleil braque son projecteur, en ayant soin de ne rien oublier dans la mise en lumière, pas une seule fourmi, pas un seul brin d'herbe. Silence, on tourne, dit la terre. Les humains, regrette-t-elle, en font juste toujours un peu trop, et n'en démordent pas. Seulement, quand les lumières sont éteintes, dans le secret de la nuit, l'homme, le cœur blessé, serre ses petits poings, et dit résolument : je ferai mieux demain.

mardi 17 mai 2011

la parole à...


Oscar, saumon en Alaska : "Je viens de me remonter deux mille kilomètres à contre-courant (dont huit cascades de trois mètres environ à sauter !), mais croyez-moi, ça en valait rudement la peine, de revenir à la source. Quelle fraîcheur, quelle eau incomparable, je me sens tellement en vie ! Il se raconte chez nous que l'humain, animal indolent, roseau trop pensant, a perdu la boussole, cela m'inquiète..."


vendredi 13 mai 2011

dans mes mains


J'avais beau regarder mes mains vides,
je les sentais pleines. J'ai plongé mon regard dans mes paumes, j'ai suivi le bleu tracé lointain des vaisseaux, suis remontée à la surface, à fleur de peau.... là : l'air... doux et palpitant !

mardi 10 mai 2011

mmmmmmmmmmmmmmmmm


Sur la place du conservatoire de musique, quand les voitures se taisent, on entend les tilleuls murmurer : mmmmmmm ininterrompu, hymne à voix douce, note tenue par des ailes.
Je lève la tête : trois, cinq, dix, cent abeilles content aux fleurs des histoires de lune de miel.

vendredi 6 mai 2011

humeur kaléïdoscopique


Allez, promis le blanc
c'est fini pour le moment
voici de la couleur
à cent à l'heure
du leurre
du pétillant
des frisettes
pour vos mirettes
on peut pas tout le temps
faire dans le genre ascète.


mardi 3 mai 2011

sur ce site : un blanc


Variations de la pesanteur vous offre cet espace blanc. Vous pouvez à votre guise faire une partie de boules de neige, repeindre votre plafond, le monter en chantilly, broder vos initiales, ou encore observer comme il prend parfois la forme d'un éléphant.
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lundi 2 mai 2011

alors, aucun espoir ?

" Chez Trungpa, pas de révélation, pas de dieu, pas de sauveur, pas d'identité, pas de soi. Alors, aucun espoir ? Pas le moindre. La voie ? "Tout ce qui ne sait rien de l'espoir et de la peur." Autrement dit, compassion inouïe pour le vivant (l'insondable du vif contre les routines du mortifère), pur devenir rythmé au risque de chaque instant (illusion et grâce, la création commence à chaque seconde), lâcher-prise (au soleil blanc de la vacuité, le masque fond de lui-même). Folle sagesse. " [Zénio Bianu, postface à Folle sagesse, de Chögyam Trunpa]

dimanche 1 mai 2011

oui, mais pourquoi les couper ?

Aujourd'hui jour de deuil chez les muguets...

Ne pourrions-nous pas plutôt trouver quelque rituel au pied des jolies clochettes, plutôt que de les couper, et les laisser agoniser dans notre étroite et insensible propriété ? [j'ai piqué la photo pour la repiquer ici]