mardi 25 avril 2017

chanter dans les grands arbres nus

On ne sait exactement pourquoi il nous revient soudain une chanson en tête, qu'on n'avait pas entendue depuis très longtemps, qu'on avait oubliée. Celle qui la chantait n'est plus, mais elle chante encore en vous, vous l'avez reconnue.



l'hiver est revenu
chanter dans les grands arbres nus
l'hiver est revenu
l'oiseau l'a reconnu







lundi 30 janvier 2017

yes, i was here, really

Je raconte parfois des craques, mais là, en 1986, j'étais bien à Londres par un soir d'été dans la salle du Ronnie Scott's et Chet était bel et bien devant moi, non je n'ai pas rêvé même si parfois j'ai cru que si, j'avais rêvé, tant avec lui on se sent comme dans un songe. "On était dans les premières tables, super bien placés, me rappelle l'un de mes amis compagnon de voyage et présent ce soir-là, la bière était délicieuse, les tickets (student entrance) pas chers du tout, la compagnie la meilleure qui soit." On n'en doute pas un instant. Je suis même sûre qu'Esther était là.


dimanche 15 janvier 2017

juste trois mots


Il y a quelques jours, j'ai acheté ce livre d'occasion au fin fond d'une impasse. Dans ce gros livre relié, une photographie de mariage datée, selon quelques indices vestimentaires, des années 70. Le titre du roman de Fedor confère à cette photo une sourde atmosphère tragique. Là une ombre sur un visage, ici un bras trop tendu... Parfois les mots sont notre châtiment, et l'arme du crime.


lundi 17 octobre 2016

la parole à...


Ferdinand, marron d'Inde à Epinal : "Je suis tombé de haut. J'étais tranquillement en train de lire le journal dans ma bogue, au dernier étage du marronnier D12, et vlan ! Quelle chute ! Je me suis retrouvé soudain à l'air, nu comme un ver. Comment je vais faire pour rentrer à la maison ? Tiens, j'aperçois un groupe de gamins qui vient vers moi : ils vont peut-être m'aider ? Hou ! hou ! les garçons !"


dimanche 4 septembre 2016

deux hommes sérieux se comprennent

En 1908, Kenneth Grahame (photo de droite) quitte son poste de secrétaire à la Banque d'Angleterre et retourne dans le Berkshire, sur les bords de la Tamise, où il a passé son enfance. Il se met alors à écrire des histoires de crapauds, de rats, de taupes, de blaireaux, de vent, d'eau, de soleil et de fantaisie, publiées sous le titre The wind in the willows (Le vent dans les saules). Le tout autant sérieux président américain Theodore Roosevelt (photo de gauche) écrit en 1909 à K. Grahame « qu'il l'a [le roman] lu et relu, et en est arrivé à considérer les personnages comme de vieux amis ». [source wikipedia]

mardi 5 juillet 2016

présence inconnue


Lorsque j'arrive dans mon entreprise, j'allume mon ordinateur lequel allume mon téléphone. Celui-ci cherche un peu puis - avant d'indiquer que je suis disponible ou en réunion -, durant deux ou trois secondes il affiche ce commentaire sous mon nom : présence inconnue. Il a l'air étonné, décontenancé. Il sent bien qu'il y a quelqu'un... il a trouvé mon nom, mais au fond qui suis-je ? Il n'a pas encore connecté ses fichiers. Mais qui est cette présence ? Moi-même je m'interroge. De petites secondes de liberté, un moment de grâce.

lundi 13 juin 2016

une miette de pain

En tant qu'aimable clientèle, pour des raisons d'hygiène j'étais, par le biais d'une affichette, priée de m'abstenir de nourrir les oiseaux. Avoir un rapport hygiénique aux oiseaux me semblait la dernière chose à faire au monde. Ce moineau en convint aussi, qui vint sautiller sur la table du café de la gare où j'attendais un hygiénique train. Une miette de pain s'égara vers lui. Le vigile à ce moment-là cessa d'être vigilant : il avait regardé l'oiseau, rit de l'obligation de suspicion pour laquelle il était rémunéré. Tout n'était pas perdu.