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jeudi 2 février 2012

anémones


"Se faire ensorceler — il n'y a rien de plus simple. C'est un des plus vieux trucs du printemps et de la terre : les anémones. Qui sont inattendues, d'une certaine manière. Elles surgissent des frémissements brunis de l'année écoulée, en des lieux négligés ou sinon le regard ne s'arrêterait jamais. Elles flambent et elles planent, oui, c'est ça, elles planent, ce qui est dû à la couleur. Cette ardente teinte violacée qui n'a plus de poids à présent. Car ici, c'est l'extase, même si elle est assourdie. "La carrière" — chose déplacée ! "Le pouvoir" et "la publicité" — choses ridicules ! Certes, ils avaient arrangé une grande réception, là-haut à Ninive, fait ripaille et moult ribotes. Rutilants — au-dessus des têtes, les lustres en cristal flottaient, tels des vautours de verre. A la place d'une pareille impasse, encombrée et bruyante, les anémones ouvrent un couloir secret vers une fête authentique, d'un silence absolu." [Tomas Tranströmer : Baltiques]

dimanche 11 décembre 2011

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***********La paix règne dans l'étrave bouillonnante


***********Un matin d'hiver, je sentis combien cette terre
***********avance en roulant. Un souffle d'air
***********venu des tréfonds crépitait
***********aux murs de la maison.

***********Baignée par le mouvement : la tente du silence.
***********Et le gouvernail secret d'une nuée d'oiseaux migrateurs.
***********Le trémolo des instruments
***********cachés montait

***********de l'ombre de l'hiver. Comme lorsque nous voici
***********sous le grand tilleul de l'été, avec le vrombissement
***********de dizaines de milliers
***********d'ailes d'insectes au-dessus de nous.


********************************************Tomas Tranströmer