Parfois,
ma tante nous emportait dans sa deux-chevaux jusqu’à sa maison de campagne à
Nanteuil-la-fosse (village rebaptisé de manière plus attractive, quelques
années plus tard, Nanteuil-la-forêt). Nous passions la journée dans ce tout
petit pavillon imprégné d’une tenace odeur de mastic et entouré d’une parcelle
de terrain de quelques dizaines de mètres carrés mais qui paraissait vaste car
il jouxtait un champ immense, dont malheureusement des barbelés, avant-poste du
dieu Tétanos, nous séparaient. Je regardais les vaches, j’attrapais les
papillons, je participais aux tâches de jardinage, je faisais semblant de lire
en haut de la butte au soleil couchant. Quand nous rentrions le soir, sur la
banquette arrière de la deux-chevaux qui donnait l’impression d’être transportée
à dos de chameau, je me donnais des airs de reine en exil.
Extrait d'un texte paru dans le magazine
Quel ravissement. La suite, la suite !
RépondreSupprimerMerci. Pour la suite il faut attendre l'été, le bel été.
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