Quelques jours après avoir évoqué comment, petite, je tentai d'obtenir avec mon pied de je ne sais quelle puissance céleste un piano, je découvris dans Mes dernières années d'Osamu Dazai cette autre méthode de réalisation de souhait : "Mon père était un personnage extrêmement occupé, il était très peu à la maison. Et même quand il y était, il ne consacrait pas de temps à ses enfants. J'avais peur de lui. J'avais eu envie d'un stylo, et je n'osai pas le lui demander. Je ressassai longuement ce problème. Finalement, un soir, couché dans mon lit, les yeux clos, je fis semblant de parler en dormant : "Stylo, stylo", appelai-je faiblement, en direction de la pièce voisine où mon père et des invités discutaient. Mais, bien entendu, mes efforts ne semblèrent atteindre ni les oreilles ni le coeur de mon père."
Osamu Dazai
Bobin, Dazai et tous ces noms d'auteur cités en myriade! Merci d' en faire cadeau et publicité et de partager généreusement toute cette culture!
RépondreSupprimerCe sont seulement mes lectures du moment.
RépondreSupprimerA la lecture du premier paragraphe du livre d'Osamu Dazai, je me suis dit que j'allais sûrement aimer !
Le voici :
"Je pensais mourir. Le jour de l'an, je reçus un rouleau de tissu à kimono. C'était pour des étrennes. L'étoffe de lin, au tissage très fin, était à petits carreaux gris souris. Sans doute un kimono à porter l'été. Je décidai de vivre jusqu'à l'été."
A lire absolument "La decheance d'un homme" où l'on retrouve sa virtuosité littéraire, son pessimisme et sa noirceur : suicide, prostituées, débauche.
RépondreSupprimerCe blog est une découverte par le biais de votre éloge de la polygamie.
Dans "Mes dernières années", il y a bien sûr quelque chose de très blessé, mais je ne vois ni pessimisme ni noirceur. Je tenterai celui que vous conseillez.
SupprimerMerci d'avoir laissé ce message.