
"Nous n'existons qu'à travers la série de nos apparitions ; nous ne sommes que la résultante d'une série de masques, et le produit du masque suprême qui est le discours que nous formulons"
------------------------ un jour en haut, un jour en bas, le reste du temps au milieu -----------------------
Esther, si bémol dans la trompette de Chet Baker, entre 1946 et 1988 : "Mes parents voulaient que je fasse carrière dans l'armée. C'est là que j'ai rencontré Chet, en service à Berlin. Coup de foudre. Bon sang, c'était quelque chose de passer et repasser dans sa trompette... Je suis partie avec lui, sans hésiter. On a fait des sacrées virées, parfois limites. Je suis restée dans sa trompette jusqu'à sa mort. Je vis maintenant à l'église Saint-Nicolas d'Amsterdam. Je ne sors plus que les soirs de concert, avec un petit trompettiste tranquille. Si un jour vous avez le temps, passez m'écouter."
Nous apprenons de source sûre que la forme de notre univers serait chiffonnée. Rappelons à cette occasion qu'il n'est qu'une goutte dans l'écume du vide. Enfin, peut-être sommes-nous au fond d'un trou noir, autour duquel gravitent des crêpes stellaires flambées.
Amsyar, latte de parquet flottant partie de Malaisie le 12 février 2011, fraichement posée dans un studio rénové à Levallois-Perret : "À vrai dire, on m'avait montré des photos de Versailles, j'ai cru qu'en Europe c'était partout comme ça. Et me voilà dans une pièce de 12 m2. Heureusement que de temps en temps le petit garçon pose son oreille sur ma joue. Il dit qu'il écoute si le train arrive. Je me demande ce que font père et mère en ce moment, à Kampung. J'aimerais bien qu'il arrive ce train..."
c'est plus calme que la semaine dernière... patience, patience....
Un seul bruit

" Chez Trungpa, pas de révélation, pas de dieu, pas de sauveur, pas d'identité, pas de soi. Alors, aucun espoir ? Pas le moindre. La voie ? "Tout ce qui ne sait rien de l'espoir et de la peur." Autrement dit, compassion inouïe pour le vivant (l'insondable du vif contre les routines du mortifère), pur devenir rythmé au risque de chaque instant (illusion et grâce, la création commence à chaque seconde), lâcher-prise (au soleil blanc de la vacuité, le masque fond de lui-même). Folle sagesse. " [Zénio Bianu, postface à Folle sagesse, de Chögyam Trunpa]
Ne pourrions-nous pas plutôt trouver quelque rituel au pied des jolies clochettes, plutôt que de les couper, et les laisser agoniser dans notre étroite et insensible propriété ? [j'ai piqué la photo là pour la repiquer ici]