vendredi 26 février 2010

Marabout : ma vie en kit

C'est simple : il suffirait de lire TOUS les livres de la collection Marabout Flash pour voir enfin assemblé l'enigmatique puzzle de la vie. 482 titres balayant hardiment tous les champs de l'expérience, du bricolage au mariage, du Spoutnik au chien d'esquimau, de l'art de recevoir à la prestidigitation... Comment ne pas se sentir redevable au directeur de cette collection de proposer tant de solutions, aussi bien à nos petits problèmes qu'à nos grandes vacuités ? N'a-t-il cependant pas eu conscience d'atteindre une certaine limite avec ce titre Je danserai bientôt sur mon tapis ? Ou alors l'intuition d'ouvrir vers un infini vertigineux ?

mercredi 24 février 2010

lumières, un instant


C’est un fruit bien mûr de l’été, gorgé de suc, exhalant son parfum dans une brise légère, le chant d’un oiseau tout près. Juste regarder, sans nostalgie, sans envie, sans réveiller d'écho dans le cœur : se dévêtir de tout cela, ces lourdeurs humaines qui nous feraient noyer, avant de plonger, sentir le contact des couleurs sur la pupille, perdre pied, et la tête, puis se redresser baigné d'or.

vendredi 19 février 2010

ce qu'il y a de brouillard dehors, et dedans

Quand le temps est au brouillard, il me semble qu'au moins les choses sont plus claires. Avec le brouillard, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. Fi de ce soleil qui sculpte d'illusoires contours précis au paysage et impose sa réalité unique ! Dénonçons le beau temps triomphateur qui trompe allègrement son monde ! Vous voyez, plastronne-t-il, les choses sont comme ceci, et pas autrement, il n'y a qu'un univers possible, celui que vous avez sous les yeux, et admirez comme il brille ! Le modeste et mal aimé brouillard est lui riche de mille possibilités, et son incertitude est soeur de notre inquiétude.

mercredi 17 février 2010


L’homme est, à ma connaissance, le seul être vivant sur terre à chercher opiniâtrement, au risque sinon de sa vie du moins d'un certain ridicule, à élargir toujours davantage son champ d’action, et à s’approprier des capacités qui manifestement ne sont pas les siennes. Personnellement, je n’ai encore jamais vu un poisson essayer de marcher sur la terre, ni un oiseau tenter de circuler sous la mer. J’adore les humains : certains sont à la fois merveilleusement courageux, émouvants et très drôles.

lundi 15 février 2010

dans le sens du vent

Le vent est un mouvement de l’atmosphère. Ces mouvements de masses d’air sont provoqués par deux phénomènes se produisant simultanément : un réchauffement inégalement réparti de la surface de la planète par l’énergie solaire et la rotation de la planète.
Né à l'inhumaine échelle des immensités atmosphériques, le vent vient en passant à la surface de la terre envelopper et décoiffer la promeneuse dans le champ fleuri. Nous aimons quand il caresse notre joue, sèche le linge sur la terrasse sans inquiéter le chat, fait pirouetter les feuilles mortes à nos pieds, ou encore onduler les blés mûrs en une vague qui se perd à l'horizon.

samedi 13 février 2010

différents aspects de la matière

Et voilà ce qui arrive quand on a mal pris son élan ! On se lance dans une affaire et au beau milieu on se prend à douter, la pensée elle-même semble se solidifier, peser dans l'esprit : oh mais qu'est-ce que je fais là ? C'était de la folie, je le savais, on m'avait bien dit qu'il était parfaitement impossible de traverser les murs. Je ne peux plus passer en force, je le sens, ni reculer. Il me faut fondre, me fluidifier, m'évaporer. Le moment de me rappeler que je suis constitué de beaucoup d'eau, et de vide aussi. Restent quelques atomes qui auront peut-être du mal à passer. Bah, une expérience comme celle-là mérite bien qu'on y laisse quelques plumes.

lundi 8 février 2010

journée d'hiver sans poissons dans les arbres

Ce jour là, rien à l’extérieur ne donnait envie d’y glisser l’ombre du bout d’une patte. Pas plus d’oiseaux dans le ciel que de poissons dans les arbres, un vent qui vous prenait à rebrousse poil et tentait de s’infiltrer sournoisement sous la porte, des souris en état d’hibernation et du coup pas très joueuses, non vraiment, il était clair qu’il vaudrait mieux rester allongé sur le canapé, bien emmitouflé dans son manteau de fourrure. Est-ce que quelqu’un aurait seulement la gentillesse de mettre un peu de Chopin, ballades ou nocturnes, mais pas Polonaises ?

samedi 6 février 2010

un odieux larcin révélé

Bonjour Société Nationale des Chemins de fer Français. Il faut que je vous avoue un truc terrible. Un jour de ma folle jeunesse j’ai dérobé une plaque de train, un rectangle en carton placé sur le flanc d’une des bêtes de votre grand troupeau. Ce genre de chose d’avant l’ère numérique fournissait au voyageur l’indication du parcours qui l’attendait, en l’occurrence de Calais à Rome ou de Rome à Calais : vous imaginez le long chemin peuplé de paysages, de stations, de roulis roulas, d’œillades au passager en vis à vis ? Je reconnais que ce n’est pas très civique de voler un bien commun. Mais à l’époque, je croyais dur comme fer qu ’il y avait un budget "part de rêve" dédié à cette économie florissante dans quelque vague administration.

jeudi 4 février 2010

marabout et ses grosses ficelles

C'est un petit guide pratique paru en 1959, avec une couverture épatante. Monsieur se planque derrière madame, il est bien clair que c'est elle qui sera en première ligne lorsque Nous recevons. C'est impressionnant tout ce que madame doit faire pour que vous passiez une soirée simple et décontractée. Et surtout : le fin du fin pour une maîtresse de maison est de rester en-deça de la plus terne de ses invitées. Monsieur, lui, ne voit pas de limites posées à son lustre ni son esprit. Dans la même collection : Les avions européens, Mon scooter, Je me maquille, Le mariage réussi, Faire son chemin dans la vie, Les fusées, Nous étions timides, Je choisis mes tapis... authentiques titres pour permettre à chacun d'accéder à un véritable art de vivre.