lundi 31 janvier 2011

espèces d'espaces, de G., avec bémol couleur

"L'espace de notre vie n'est ni continu, ni infini, ni homogène, ni isotrope [du moins pour ce que nous pouvons en percevoir, quels que soient nos moyens -NDLR]. Mais sait-on précisément où il se brise, où il se courbe, où il se déconnecte et où il se rassemble ? On sent confusément des fissures, des hiatus, des points de friction, on a parfois la vague impression que ça se coince quelque part, ou que ça éclate, ou que ça cogne. Nous cherchons rarement à en savoir davantage et le plus souvent nous passons d'un endroit à l'autre, d'un espace à l'autre sans songer à mesurer, à prendre en compte ces laps d'espace. Le problème n'est pas d'inventer l'espace, encore moins de le ré-inventer (trop de gens bien intentionnés sont là aujourd'hui pour penser notre environnement...) mais de l'interroger, ou, plus simplement encore, de le lire ; car ce que nous appelons quotidienneté n'est pas évidence mais opacité : une forme de cécité, une manière d'anesthésie. " ... ou d'engourdissement. [Espèces d'espaces, de Georges Perec. - Galilée 1974]




"Les choses n'existent pas, les choses
sont.
En fait, il serait peut-être dharmiquement correct de dire : les choses
est. Ce n'est peut-être pas très grammatical, mais les choses est. C'est l'énorme clarté de la non-existence."

dimanche 30 janvier 2011

3 millionième de g.

"La pesanteur diffère d’un point à l’autre à cause de la rotation de la Terre et à cause de la répartition des masses à l’intérieur du globe. Elle vaut environ 9,78ms-2 à l’équateur et de l’ordre de 9,83ms-2 aux pôles. Au cours du temps, la position des astres par rapport à un point de la surface de la Terre varie. Par conséquent, leur contribution à l’accélération de la pesanteur n’est pas constante, c’est ce qui crée les marées. Les marées sont associées à des variations de la pesanteur de l’ordre de 3 millionième de g". ..Ah, c'est donc ça !... En savoir +

mercredi 26 janvier 2011

les vacances d'hiver de Chouchou



Film des vacances de Noël de Chouchou, mon hippocampe. Cette année, il avait choisi la mer. Les vacances à la neige de l'hiver dernier ne lui avaient pas très bien réussi. Et il a horreur du ski.

mardi 25 janvier 2011

appel à témoin

Dans le même esprit que cette photographie de Marc Riboud intitulée Le petit lapin, je recherche une affiche d'exposition que j'ai perdue dans un déménagement, sur laquelle on voyait des sacs plastiques blancs posés sur le sol d'une nef d'église et qui figuraient des sortes de derviches tourneurs. Une once plus ou moins de pesanteur dans le regard faisait voir l'un ou l'autre, ou l'un et l'autre en même temps.

samedi 22 janvier 2011

un rose si particulier


Aujourd'hui mes amis, je paie ma tournée de framboises ! Pourquoi ? Parce que c'est beau, parce que c'est bon, et d'une texture incroyable. J'ai bien envie d'habiter à l'intérieur d'une framboise. Pourquoi elles sont si petites ? ça vous tente aussi ? Je prévois la construction d'un lotissement ?

vendredi 21 janvier 2011

notre problème de la potion d'Obélix

Tout le monde connaît l'histoire : Obélix est tombé dans la marmite de potion magique quand il était petit. Il tente cependant toutes sortes de ruses pour que le druide lui en donne. Les refus de Panoramix le rendent malheureux, bien que fondamentalement il n'ait aucun besoin de cette potion. À la naissance, on est tous tombés dans une grande soupe du même genre. On pense néanmoins mordicus qu'une dose supplémentaire nous ferait nous sentir plus fort, plus vivant, plus super. En réalité, on ne nous refuse aucune magie que l'on n'ait déjà en abondance. N'empêche, on fait quand même la queue devant le récipient. Un autre jour, nous parlerons de notre problème du menhir d'Obélix...

jeudi 20 janvier 2011

eh oh je suis làààààà !

C'est ce qu'on se dit inconsciemment dès le matin au réveil, non ? On ne le dit pas forcément à quelqu'un, on le dit juste à la face du monde. Le problème , c'est que le monde n'a pas de face, et encore moins d'oreille. Alors on peut attendre un moment la réponse. Si on entend quelque chose, c'est en réalité juste l'écho. Quand je dis monde, je veux dire existence, l'être (je suis comme ça, je n'y peux rien :)). Si on arrêtait un petit peu de crier pour écouter, on entendrait le monde murmurer doucement à notre oreille : je suis là, ne t'inquiète pas... [tableau de René Magritte]

mercredi 19 janvier 2011

des pochettes très peu surprises

Depuis la nuit des temps, la pochette surprise est un must du cadeau pour enfant, ou du moins pourrait l'être, si elle jouait vraiment le jeu... Entendre prononcer "pochette surprise" constituait le meilleur moment. Lorsqu'ensuite j'en découvrais le contenu (généralement une figurine en plastique et quelques bonbons) une déception tiédasse engluait le reste de la journée. Ce n'était donc que cela une surprise ? Aujourd'hui, pour réduire la déception, on réduit encore un peu plus la surprise : ce sera une surprise du monde d'une marque déjà connue. Amis révolutionnaires, mon message du jour sera donc : libérons les surprises, laissons les courir nues dans la pampa !

mardi 18 janvier 2011

une étrange coin-coincidence

Le jour même où Françoise m'envoyait par électronique quelques jolies clichés d'oiseaux qu'elle avait le loisir d'observer dans son jardin depuis sa cuisine, je trouvais déposées sur le rebord de ma fenêtre des photos de Françoise : devant l'évier faisant la vaisselle, assise à la table épluchant des légumes, fermant les volets (léger flou), buvant un bol de thé, grignotant une tartine, discutant avec d'autres personnes. Elles étaient toute prises depuis le jardin.

lundi 17 janvier 2011

sans commencement ni fin

"La vision dont je parle naît d'un état d'esprit sans commencement ni fin. Elle est très présente, dans l'instant. On pourrait l'appeler première-meilleure pensée. Dans ces moments-là, il n'y a pas de lutte (...) La première pensée n'a pas le bavardage mental comme point d'origine, elle vient de ce moment qui précède le discours intérieur. Elle est antérieure à toute pensée. Autrement dit, la fraîcheur est toujours possible. Les névroses ne contaminent pas sans cesse l'esprit." [Chögyam Trungpa : Dharma et créativité. - Trédaniel, 1999]
"Ce que le bouddhisme a vraiment à apprendre au psychologue occidental, c’est de savoir comment se relier plus étroitement à sa propre expérience et à la fraîcheur, à l’entièreté et à l’immédiateté de cette expérience." [photo et seconde citation prises ]

samedi 15 janvier 2011

mon écharpe verte au chat

Tricoter une écharpe était un projet d’avant le chat. Frotter deux aiguilles l’une contre l’autre, c’est allumer le feu, enclencher une folie électrique, donner le signal de l’attaque. La pelote : objet de toutes les convoitises, on la dirait faite pour être dépelotée. Et le fil de laine qui maille l'ouvrage, je sais qu’il se trémousse exprès pour se faire mordiller. Il y a, c'est certain, une très grande complicité entre ces deux-là, dont je me sens exclue à rester dans mon objectif très sérieux de finir cette écharpe avant la fin de l’hiver. [en photo : Soja Bichette-Lolotte]

vendredi 14 janvier 2011

là où puiser, là d'où ça pousse

"La méditation est l'exercice qui permet de s'enraciner dans un état d'être, dans un état de conscience au-delà de la pensée et des émotions".
Il reste encore quelques jours pour écouter Roland Reche parlant, dans l'émission Les racines du ciel sur France Culture, de la pratique du zen et de la quête du sens de la vie.

mercredi 12 janvier 2011

lundi 10 janvier 2011

être au clair

C'est seulement en se posant qu'une certaine transparence peut se faire ; simple loi de la pesanteur. Si l'on est continuellement agité du bocal, voyez le trouble, on n'y voit goutte. Où suis-je ? Dans quel état j'erre ? Je vous en prie, asseyez-vous tranquillement, un vrai instant. Et n'oubliez pas que l'eau est le principal constituant du corps humain.

dimanche 9 janvier 2011

café, crêpes, oeufs, bacon

"Il y a du symbolisme dès le matin au réveil quand on se sent sale et qu'on voudrait se laver, quand on se sent tout frais au sortir de la douche, quand on a faim, et qu'on prend le petit déjeuner — bacon, oeufs au miroir, pain grillé, confiture et peut-être une gaufre ou des crèpes — et quand on est prêt à faire face au monde après ce petit déjeuner arrosé d'un bon café. Tout cela c'est du symbolisme. L'idée du café, et même le mot café a quelque chose de provocateur. C'est un mantra. Crêpes, oeufs, bacon. Tout cela est d'une extrême puissance, très poétique, même si on ne cherche surtout pas à se prendre pour des poètes. Tout ce qui passe dans la vie d'un être humain est relié à un certain symbolisme. Notre quotidien pourrait être rempli de ce type d'affirmation, mais nous n'y voyons que du banal." [Chögyam Trungpa]


vendredi 7 janvier 2011

instant présence

"Comment dire le monde sans le brusquer ? Comment dire nos frères, et leurs visages, sans les enclore dans quelque trait définitif ? Par le silence, par le regard, et par l'écoute, que le premier fait naître au second ; par l'attention aux menues choses qui passent : un arbre ; une rosée qui s'attarde ; un bout de ciel ..."
Au conservatoire de musique d'Angoulême, il y avait lecture d'Etincelles, prose poétique et poésies de François Cassingena, moine de l'abbaye Ligugé, en sa présence, avec Chopin. [photo : F.Pierrard]

jeudi 6 janvier 2011

métamorphoses de : la patate



Un jour ambiance vapeur, aérienne.
Le lendemain purée, hachis.
Aussi, frite croustillante.
Notre plat du jour, tout un plat,
parfois en vrac pris dans un filet
ou libre en robe des champs.

mercredi 5 janvier 2011

objets inanimés...

... avez-vous donc une âme ?

[dessin du New Yorker
"Bien, on a enlevé l'excroissance mais l'opération vous a paralysé à partir du cou"
Merci à Maggie pour l'aide à la traduction]


mardi 4 janvier 2011

partage de saison


L'image de la galette n'assouvit pas la faim.

[Un buddha ancien cité par Dogen]

lundi 3 janvier 2011

laisser entrer l'immensité dans le coeur

"Normalement, nous limitons la signification de nos perceptions. La nourriture est associée au fait de manger ; la poussière nous rappelle qu'il faut faire le ménage (...) Autrement dit, nous faisons entrer tout ce que nous voyons dans un moule commode et familier. Nous excluons de notre coeur toute l'immensité de la perception, toute possibilité d'une perception plus profonde, en restant figés dans notre propre interprétation des phénomènes. Pourtant, il est possible d'aller au-delà de l'interprétation personnelle, de laisser entrer l'immensité dans notre coeur par le véhicule de la perception". [Chögyam Trungpa : Shambala]
Le guerrier évoqué dans ce livre est celui qui, par la pratique de la méditation, garde son coeur large ouvert, celui dont l'héroïsme consiste à se désarmer totalement face au monde. À moi comte, deux mots : toucher, lâcher.