lundi 31 mai 2010

authentique tremblement de l'être

Un moine zen, son noviciat achevé, s'installa dans un petit temple au flanc de la montagne. Il accueillit bientôt un jeune homme pauvre qui désirait entrer dans la Voie. Il l'enseignait de son mieux.
Or, en ces temps-là survint un tremblement de terre. Quand il cessa, le moine commenta l'événement, qui avait effrayé même les oiseaux.
"Tu as observé, dit-il à son disciple, comment l'on doit se comporter dans une circonstance exceptionnelle ? Dès les premières secousses, je t'ai emmené dans la cuisine, la partie la plus solide du temple. Le temple s'est écroulé à moitié, mais nous avons survécu. À aucun moment je n'ai perdu mon sang-froid. Je n'ai eu qu'une faiblesse, au demeurant bien légère... j'ai avalé un grand verre d'eau... Bref, voilà un exemple de la conduite qui doit être celle d'un authentique moine zen. As-tu compris ?
— Oui, Maître, fit le disciple, mais ce n'était pas un verre d'eau, c'était un grand verre de sauce de soja !"

Humour zen, rassemblé par Henri Brunel. Calman Lévy.

mercredi 26 mai 2010

le petit chien est dans l’escalier

C’est en cherchant sur la toile un panneau la concierge est dans l’escalier, afin que nul ne s’inquiétât de mon absence momentanée, que je suis tombée sur cette photo. J’adore le rapport de taille entre l’animal et les marches de l’escalier, la position assise un peu de travers, le regard du chien, un peu tristoutounet, mais j’aime bien aussi la pierre, les couleurs, les formes, toute la photo, absolument toutoute la photo. N’empêche, ne perdons pas le fil, ou la laisse, de la conversation : je suis donc dans l’escalier. Facteur, laisse le courrier sur le rebord de la fenêtre, entre le géranium et la statue de la madone.

dimanche 16 mai 2010

le soleil sinon rien

Ça y est, toute la smala est repartie. Me reste le bouquet de tournesols offert par oncle Martin, qui sait combien j’aime ces fleurs qui se tournent résolument vers le soleil. J’ai posé le vase sur la table de la cuisine. C’est un peu la pagaille dans le bouquet parce qu’outre le plafonnier, il y a deux autres sources de lumière dans la pièce. Pour un tournesol, ça décoiffe. Est-ce que les tournesols qui penchent la tête vers le bas sont ceux qui ne se laissent pas berner par la lumière artificielle ? Pas bien malin d'être puriste en se disant Le soleil sinon rien ! quand on n’a pas les jambes pour courir après.

samedi 15 mai 2010

remerciements de tante Margarette

Mon appel n'aura pas été inutile, Tante Margarette a enfin récupéré ses lunettes. Il était temps ! Un peu plus, elle devait faire une croix sur la croisette. Du coup, elle repart ce jour : branle-bas de combat. Pourvu qu'elle n'oublie pas encore quelque chose... Ah oui, où étaient ses lunettes ? C'est Gladiator le labrador des voisins qui les avait emportées dans sa niche. Elles y seraient encore si le propriétaire de la jolie villa Le ciel au-dessus de la rue (dans le quartier, comme vous voyez, on n'hésite pas sur le nom des maisons) n'avait décidé de faire un sacré ménage de printemps dans la propriété du molosse. Bon sang, quel week-end !

vendredi 14 mai 2010

mon oncle et mon cousin

Je sais, j’avais dit : pas de photo perso sur mon blog. Mais avouez que c’est crime de garder une telle famille pour soi toute seule. Quand vous pensez que j'ai pris cette photot ce matin au petit déjeuner, je vous laisse imaginer ce que ça donne en soirée. Je vais finir ce week-end sur les rotules. Ce soir, c'est pizza, oncle Martin les fait divinement. Mais je crains qu'il ne prenne idée au cousin Jerry de jouer au freesbee.

jeudi 13 mai 2010

une journée de fiesta à la maison



Ouh la la, pas eu le temps d'écrire un billet : toute la branche italienne de la famille, une douzaine de membres au bas mot, a débarqué pour le week-end de l'Ascension. J'ai dû prendre des extras sinon je ne m'en sortais pas. Mais quel bon moment on a passé ! Voici le petit film que j'ai tourné pour l'occasion. J'adore oncle Martin, il embobine tout le monde ; s'il avait voulu il aurait pu être crooner, j'en suis sûre. Et cousin Jerry, y a pas plus pitre que lui. Non vraiment, j'ai une famille du tonnerre. À propos, toujours pas de nouvelle des lunettes de cousine Margarette ?

lundi 10 mai 2010

pensées de mai

période Alain : le sourire

"Un sourire nous semble peu de choses et sans effet sur l’humeur ; aussi ne l’essayons nous point. Mais la politesse souvent, en nous tirant un sourire et la grâce d’un salut, nous change tout. Le physiologiste en sait bien la raison ; car le sourire descend aussi profond que le bâillement, et, de proche en proche, délie la gorge, les poumons et le cœur. Le médecin ne trouverait pas, dans sa boîte à remèdes, de quoi agir si promptement, si harmonieusement. L’imagination ici nous tire de peine par un soulagement qui n’est pas moins réel que les maux qu’elle cause. Au reste celui qui veut faire l’insouciant sait bien hausser les épaules, ce qui, à bien regarder, aère les poumons et calme le cœur, dans tous les sens du mot. Car ce mot a plusieurs sens, mais il n’y a qu’un cœur". Alain (celui qui est est sur la photo que je vous invite à regarder plus attentivement en cliquant sur l'image) : Propos sur le bonheur (Gallimard).

dimanche 9 mai 2010

c'est dimanche, allons à la piscine



Pour moi, et ceci n'engage que moi comme on dit fort sérieusement en se trompant juste toujours un peu, Mr Bean est de la famille des Chaplin et Tati. Ne ratez pas la petite caresse à l'éléphant...

« Le vertige qui nous prend sur les hauteurs est une maladie véritable, qui vient de ce que nous mimons la chute et les mouvements désespérés d’un homme qui tombe. Ce mal est tout d’imagination […] Mais pour se rendre prudent à l’égard de la prudence, il faut arriver à considérer ceci, que les mouvements de la crainte vont naturellement à aggraver le mal. […] On pourrait aussi bien expliquer le vertige par un raisonnement ; l’homme devant le gouffre se dirait qu’il peut tomber ; mais s’il tient le garde-fou, il se dit au contraire qu’il ne peut y tomber ; le vertige ne le parcourt pas moins des talons à la nuque. Le premier effet de l’imagination est toujours dans le corps. […] L’âme séparée, que l’on veut toujours supposer généreuse et sensible, serait au contraire, il me semble, toujours économe de son intérêt ; le corps vivant est plus beau, qui souffre par l’idée et qui se guérit par l’action. Non sans tumulte ; mais aussi la vrai pensée a autre chose à surmonter qu’une difficulté de logique ; et c’est un reste de tumulte qui fait les pensées belles. » Alain : Propos sur le bonheur (Gallimard)

vendredi 7 mai 2010

individu aux petits objets expressifs

"On peut penser qu’avec l’ensemble des technologies digitales du soi, il s’agit pour l’individu contemporain d’expérimenter des réponses plurielles à la question « qui suis-je ? », à un moment où les réponses toutes faites ne sont plus toujours disponibles. En s’exprimant sur Internet et en créant de petits objets multimédias expressifs, les individus ont la possibilité d’explorer en stylisant celle ou celui qu’ils pensent ou voudraient être". [Revue Politique de l’image n°1, 2009]. Si ça vise à me donner les chocottes, c’est pas bien malin, même pas peur. Quelle chance que les réponses toutes faites ne soient plus toujours disponibles, même si c'est quand même un peu fatigant exploratrice comme métier.

mercredi 5 mai 2010

le 5 mai, fais ce qu'il me plaît

Estampe d'Hasui Kawase


Ce jour là, la température avait chuté brutalement, et aux flocons de neige inattendus dans un léger brouillard matinal se mêlèrent les pétales des fleurs des cerisiers voisins. C’est pourtant le printemps ! criai-je dépitée. Une ondulation parcourut la surface du lac : je vis fondre dans l'eau les flocons de neige. Le lac ne présenta plus alors à ma vue que les seuls délicats pétales, comme des milliers de petites barques en attente.

dimanche 2 mai 2010

nos amis les humains


Les humains ont carte blanche sur la terre, ils font à peu près tout ce qui leur passe par la tête.
Certains s'étripent horriblement, d'autres font des pirouettes évanescentes en collants flutés : l'une comme l'autre de ces activités me laisse perplexe, mais je préfèrerais nettement que nous n'eussions inventé que ces batailles de gracieusetés. Oups, chassez mon ami Charles Fourier, il revient au galop !
Qui peut dire, sinon quelques esprits chagrins, que cette musique ne fait pas danser le coeur ?