samedi 16 novembre 2013

tenir son intérieur

L'expression tenir son intérieur semble avoir disparu des usages, et pourtant j'y pense très souvent. Je l'aime bien. Elle évoque avec exactitude cette fuite permanente de l'intérieur de la maisonnée. Fuite vers où ? Mystère. L'animal intérieur peut vite redevenir sauvage. On ne peut que constater la débâcle, l'abandon du terrain à la saleté, à la poussière, aux moisissures, aux tâches, cette installation d'un désordre qui fait que l'on se cogne aux choses, quand elles ne se jettent pas sous vos pieds ; constater l'ensevelissement, la disparition, la perte.
Il ne faut pas néanmoins tenir son intérieur trop fermement, sinon il vous exclut, vous ne pouvez plus vous y mouler et, comme la corde d'un instrument de musique, il ne vibre plus avec justesse sous l'archet de votre présence.


2 commentaires:

  1. Intérieur quand tu nous tiens ! :-)
    Biz...
    ... et bon anniversaire à Jean-Paul avec 5 jours de retard (quand même !). Sorry about that.
    PS : une toute petite coquille s'est glissée insidieusement dans ton intérieur. Un "z" en lieu et place d'un "r". Un indice (précis) : dernier paragraphe, 2ème ligne, 6ème mot. C'est un verbe. Et, pour rester fidèle au ton musical de ta comparaison finale, il s'agit en l'occurrence d'un "accord" (ou d'une faute de frappe). Tu m'en voudras pas, dis ? Si ?... :-)

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