samedi 19 décembre 2009

Charles : sa crème sucrée, ses petits pâtés

Une de mes grandes joies de lecture, je la dois à Charles Fourier, mon chouchou par delà les siècles. Pour être juste, je devrais dire mon chou tout court, puisqu'on lui doit la merveilleuse idée de la bataille gastronomique à base de crèmes sucrées. Il n'ose pas la crème fouettée, trop de violence, trop de malheur. Mais ne vous méprenez pas : Charles Fourier est très sérieux, et c'est ainsi qu'on l'aime. Dans l'utopique Harmonie imaginée par ce "rêveur sublime", la guerre se fait uniquement au palais. Et de préconiser particulièrement les petits pâtés. Je choisis ce mets, écrit-il, étant fondé à reprocher aux civilisés leur impéritie en ce genre ; je les aime beaucoup et suis obligé de m'en priver faute de pouvoir les digérer, ce qui n'arriverait pas si nos cuisiniers savaient les composer pour divers tempéraments, y faire intervenir dans certaines espèces des aromates et vinaigres favorables à tous genres d'estomacs. C'est là que roule le débat en harmonie. Il faut que les armées belligérantes luttent à qui produira la meilleure série de pâtés assortis pour une gamme de douze tempéraments et le pivot, afin que chacun soit pourvu de l'espèce qu'il peut facilement digérer". Charles Fourier a l'art de me laisser baba. Il cherche à organiser le réel pile poil aux petits oignons, déclinant méthodiquement toutes les variantes qui s'ajusteront le plus correctement à la diversité des individus. Je ne vous raconte pas tout le plan de bataille, minitieusement décrit, vous pouvez le lire dans Des harmonies polygames en amour chez Rivages Poche.

2 commentaires:

  1. Je vais me procurer ce livre, bien sûr.
    Mon copain anar m'a fait tant souffrir au cours de ma jeunesse avec ses idées de liberté sexuelle que je n'ai jamais pris la peine de fourrer mon nez dans les livres de Charles Fourier, je l'avais dans mon oreiller trempé de larmes. L...

    RépondreSupprimer
  2. Je ne suis pas sûre du tout que Fourier soit anarchiste, il met bien trop d'ordre dans la société qu'il imagine, de l'ordre dans une sorte de folie, c'est un drôle de canard.

    RépondreSupprimer

Ecrire un commentaire :