dimanche 9 mai 2010

c'est dimanche, allons à la piscine



Pour moi, et ceci n'engage que moi comme on dit fort sérieusement en se trompant juste toujours un peu, Mr Bean est de la famille des Chaplin et Tati. Ne ratez pas la petite caresse à l'éléphant...

« Le vertige qui nous prend sur les hauteurs est une maladie véritable, qui vient de ce que nous mimons la chute et les mouvements désespérés d’un homme qui tombe. Ce mal est tout d’imagination […] Mais pour se rendre prudent à l’égard de la prudence, il faut arriver à considérer ceci, que les mouvements de la crainte vont naturellement à aggraver le mal. […] On pourrait aussi bien expliquer le vertige par un raisonnement ; l’homme devant le gouffre se dirait qu’il peut tomber ; mais s’il tient le garde-fou, il se dit au contraire qu’il ne peut y tomber ; le vertige ne le parcourt pas moins des talons à la nuque. Le premier effet de l’imagination est toujours dans le corps. […] L’âme séparée, que l’on veut toujours supposer généreuse et sensible, serait au contraire, il me semble, toujours économe de son intérêt ; le corps vivant est plus beau, qui souffre par l’idée et qui se guérit par l’action. Non sans tumulte ; mais aussi la vrai pensée a autre chose à surmonter qu’une difficulté de logique ; et c’est un reste de tumulte qui fait les pensées belles. » Alain : Propos sur le bonheur (Gallimard)

3 commentaires:

  1. merci pour cette séquence ! (gâchée pourtant par les rires et aussi -allons-y carrément- par le texte d'Alain. Je me rappelle avoir déclaré à notre prof de philo (Monsieur Filloux), en Prep d'IDHEC qu'il manquait à Alain... une chaleur sexuelle. c'était pour agacer le prof et faire rire les copains.. Mais Filloux avait convenu que ce n'était pas faux.
    Je détestais qu'Alain se prenne ainsi au sérieux, annonçant, plus grave que Moïse descendant du Sinaï, des choses comme "si nous nous sentons tristes c'est que nous digérons mal." (J'invente bien sûr.) Un penseur que j'avais tant aimé à dix-huit ans ! Jusqu'à me ruiner pour acheter ses Propos dans La Pléiade ! Mais toi, Kitty... Pourquoi Alain ?

    RépondreSupprimer
  2. Je suis tombée sur "Propos sur le bonheur" dans une brocante. Je n'avais jamais rien lu d'Alain. La modestie de son propos me plaît. Pour le peu que je viens d'en lire, c'est plus de l'ordre d'une sagesse que de la philosophie... Au long de mes études de philosophie, j'ai été malheureuse que le corps ne soit pas réellement pris en compte, autrement qu'abstraitement, comme objet de pensée (il y a sûrement des lacunes dans mes connaissances). J'aime la façon quasi saugrenu qu'Alain a de ramener les humeurs de la pensée effectivement à quelque dérangement corporel. Avant de convoquer une chaleur sexuelle, encore faut-il d'abord convoquer le corps, l'être de chair, avec ses petites misères. Cela correspond assez à l'esprit de la méditation, en ce que le corps peut éduquer l'esprit (tenue de la posture zazen) autant que l'esprit le corps.
    J'espère que ce que je raconte là n'est pas trop confus, mais aussi qu'il l'est un peu aussi.

    RépondreSupprimer
  3. Ce n'est pas confus. Mais disons que souvent l'âme française m'attriste...

    RépondreSupprimer

Ecrire un commentaire :