dimanche 1 août 2010

les pièges du grège

J'ai croisé dans la rue une femme toute habillée de grège. Grège : comme un gros galet rond. Ce mot qui, enfant, me paraissait réservé aux adultes, et même aux professeurs agrégés, m'a toujours paru étrange, mélange de gris et de beige, aggrégat de graviers sur la grève. Je sais maintenant qu'il vient du latin greggia, qui désigne la soie brute. Il est en réalité bien plus animal que minéral, une secrétion baveuse d'insecte. J'ai l'impression d'avoir trouvé un crabe sous un galet : cela provoque toujours chez moi un peu d'affolement. Le bleu est plus reposant. Bleu ? Quel drôle de mot...

2 commentaires:

  1. La musicalité de "grège" ma fait penser à celle de "barège", mot que j'ai rencontré en 1982 en lisant(enfin) L'Education sentimentale. Le dictionnaire m'expliquait qu'il s'agissait d'une robe de laine légère. Et il me souvint alors d'avoir cousu un jour une robe de barège, sous le regard critique de ma tante, et manqué le biais de la poche... C'était, mais oui, une robe de barège grège, nous étions en novembre, et je pleurais. Une robe couleur du temps.

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  2. Petite Lika,
    prenez ce mouchoir de coton blanc pour sécher vos larmes !
    Je ne connaissais pas barège, c'est joli, et une robe de laine légère c'est merveilleux !
    Merci pour ce beau petit texte.

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